Imagine-toi te rendre au travail sans bouchon de circulation. Ou bien pouvoir profiter de sentiers en nature à quelques minutes de chez toi, tous les jours. À Saguenay, ça pourrait être ta réalité au quotidien. Tu verras qu’on est bien icitte!
Expressions du Saguenay
Des expressions bien d’ici, que vous entendrez rarement ailleurs (sauf si vous croisez un Saguenéen à l’étranger, évidemment!).
Des mots pour jouer dehors
Quand on habite à Saguenay, toutes les occasions sont bonnes pour jouer dehors et profiter de la nature qui nous entoure. C’est pourquoi le vocabulaire en ce sens est si généreux!
Quand on navigue sur le fjord l’été, on se grèye (du verbe gréyer [se] : s’habiller, se vêtir) d’une flotte (gilet de sauvetage) pour la sécurité. Quand on part en motoneige l’hiver, il faut s’assurer d’avoir une soute (habit de neige) bien isolée. Et lorsqu’il pleut, on met nos bottes de rubber.
D’ailleurs, pour bien te préparer à affronter le froid et découvrir pourquoi on aime tant l’hiver à Saguenay, on t’invite à lire l’article: LES ESSENTIELS POUR TON PREMIERHIVER À SAGUENAY
Des expressions stéréotypiques
À cause tu fais simple, là?… Décortiquons cette phrase bien courte, mais riche de sens!
Placée dans une phrase interrogative, l’expression « à cause » signifie « pourquoi » : « À cause tu n’as pas été à l’école aujourd’hui? » Placé dans une phrase déclarative, cela exprime plutôt « parce que » : « J’ai manqué l’école à cause de la tempête de neige. »
Ensuite, la locution verbale « faire simple » désigne « faire l’imbécile ou le simplet ».
Puis, l’interjection « là » est souvent employée à la fin d’une phrase pour appuyer le discours, augmenter son impact. Attention, l’expression « là » ou « là! là! » est parfois utilisée pour caricaturer l’accent du Saguenay… à manier à bon escient!
Si on résume, la phrase « À cause tu fais simple, là? » pourrait se traduire par : « Pourquoi fais-tu l’imbécile, bon?! »
Des expressions qualificatives
On dit d’une personne ou d’une situation qu’elle est d’adon ou plaisante pour exprimer qu’elle est agréable. On peut aussi dire que ça adonne bien (ça tombe bien) quand la situation est favorable : « Marie est venue m’offrir une tarte aux bleuets. C’est toujours plaisant quand tu t’adonnes bien avec ton voisinage. »
Dire d’une personne qu’elle est botte signifie qu’elle est habile ou qu’elle se débrouille bien dans quelque chose : « Jacques est rendu botte à la pêche, il a attrapé un magnifique doré! »
Quelques expressions géographiques propres à la région
Il y a plusieurs façons d’accéder au SagLac (contraction qui désigne la grande région du Saguenay–Lac-Saint-Jean).
Située à 211 km de la ville de Québec et à 464 km de Montréal, Saguenay est facilement accessible en voiture via la route 175 qui traverse la réserve faunique des Laurentides, appelée Le Parc de son petit nom.
D’où vient cette fascination pour les bleuets?
La région du Saguenay est reconnue pour l’abondance et la qualité d’un petit fruit qui pousse ici : le bleuet sauvage. Tellement que les habitants de la région sont surnommés Bleuets en référence à ce petit fruit particulier!
La fascination pour le bleuet se glisse dans le vocabulaire quotidien. Par exemple, on désignera une talle lorsqu’on retrouve quelque chose en grande quantité, en référence aux talles (touffes) de bleuets : « Regarde l’orignal qui se cache derrière la talle d’épinettes! »
Expressions québécoises
L’usage de certaines expressions s’est étendu à l’échelle du Québec, au fil du temps. Voici quelques exemples.
La contraction à c’t’heure (à cette heure) signifie « maintenant » : « Pierre a déménagé à Saguenay. À c’t’heure, il arrive à temps au travail tous les matins! »
Ayoye! est une interjection utilisée pour exprimer l’étonnement ou la douleur : « Ayoye! Julie est ben swelle (jolie, épatante) dans sa nouvelle soute! »
L’interjection coudon ou coudonc verbalise, quant à elle, la surprise, l’impatience ou la résignation : « Coudon, c’est ben long avant que l’hiver arrive! »
Des expressions liées à la météo
Au Québec, la météo constitue le sujet central de nombreuses conversations. Il est courant de parler du temps en général, parfois comme sujet brise-glace lors d’une nouvelle rencontre.
L’été, plusieurs événements extérieurs se déroulent beau temps, mauvais temps (donc, peu importe si les conditions météorologiques sont défavorables).
On dira souvent qu’il fait frette pour parler du froid intense. Plusieurs diront que frette est plus froid que froid… en d’autres mots, lorsque le froid n’est pas exceptionnel, il fait juste froid, mais lorsque le vent est particulièrement glacial, il fait frette!
Des expressions bien imagées
Certaines expressions québécoises servent à transmettre une idée en évoquant une image forte.
C’est le cas, par exemple, de la phrase Les bottines doivent suivre les babines, souvent utilisée en politique. Elle signifie que les actions doivent suivre les paroles.
L’expression Attache ta tuque n’est pas exclusive à la période hivernale. Elle invite à bien se préparer pour faire face à une situation : « Attache ta tuque, la descente à vélo est impressionnante ! » Si la situation s’annonce particulièrement difficile, on ajoutera de la broche pour bien attacher sa tuque : « Attache ta tuque avec de la broche, tu vas avoir de la misère (de la difficulté) à compléter cet examen! »
Être dans le champ ou dans les patates ne signifie pas passer un après-midi en campagne. Ça veut dire qu’on est dans l’erreur!
Finalement, si on t’invite à te tirer une bûche, on ne s’attend pas à ce que tu ailles couper un arbre en forêt pour faire des bûches. On te convie simplement à t’asseoir près du groupe!
Quelques verbes ajustés
Certains verbes ont été créés ou détournés avec beaucoup de créativité.
Ainsi, le verbe capoter peut avoir plusieurs sens selon le contexte. Par exemple, il peut exprimer une grande joie, mais aussi de la colère et de l’anxiété. Le sentiment augmente d’intensité lorsqu’on ajoute ben raide à sa suite : « Bonne nouvelle, je déménage à Saguenay. Je capote ben raide! »
Le verbe s’enligner, du mot ligne, signifie que l’on se dirige vers un but ou qu’on se prépare à quelque chose : « Samedi, on s’enligne pour aller visiter la Pulperie de Chicoutimi en famille. »
Ensuite, l’expression magasiner est préférée à « faire des emplettes » ou du « shopping ». À noter toutefois qu’on ne magasine pas la nourriture : on fait plutôt l’épicerie!
Tant qu’on s’comprend!
À Saguenay comme ailleurs au Québec, la langue française est colorée d’expressions plus fascinantes les unes que les autres.
Ce lexique n’offre qu’un aperçu. Voici quelques autres expressions courantes en vrac :
- Tuque = bonnet
- Mitaine = moufle
- Capine = capuche
- Culottes = pantalon
- Soute = habit de neige
- Bas de soute = pantalon de neige
- Chandail = Tee-shirt ou gilet
- Coton ouaté = sweat à capuche
- Skidoo = motoneige
- Char = voiture
- Cotter = chaine ou bordure de trottoir
- Allô = bonjour
- Blonde = conjointe
- Chum = ami ou conjoint
- Gaz = essence
- Ustensiles = couverts (fourchette, couteau…)
- Piastre = dollars
- Suçon = sucette
À toi de découvrir d’autres expressions en discutant avec les gens d’ici!
À cause tu hésites encore? Fais pas simple, choisis Saguenay!